Utilisé pour la création de bibliothèques numériques, Omeka est un logiciel libre qui a rapidement séduit les acteurs de la recherche, notamment la communauté Sciences humaines et sociales (SHS). Aujourd’hui, Omeka est un outil qui s’inscrit pleinement dans la science ouverte et qui permet la création de bases de données au plus près des principes FAIR (Facile à trouver, accessible, interopérable et réutilisable).
Qu’est-ce qu’Omeka ?
Développé aux États-Unis en 2008 par le Center for History and New Media (CHNM) de l’Université George Mason (également à l’origine du logiciel de gestion bibliographique Zotero), Omeka est arrivé en France aux alentours de 2010.
Au départ, il a été conçu pour mettre en ligne des musées virtuels, mais il s’est déployé dans d’autres domaines. À partir de données de recherche brutes, l’outil permet de créer des bases de données éditorialisées, autrement dit structurées, accessibles, et visibles sur le web. L’outil offre une grande modularité des fonctionnalités grâce à de nombreux plugins, et traite les divers objets multimédia (textes, images, sons, vidéos).
Quels avantages pour les établissements de recherche ?
Au-delà de répondre aux principes FAIR en affichant des contenus interopérables, les établissements de recherche qui exposent leurs données de recherche via Omeka s’inscrivent dans la démarche de science ouverte fortement encouragée par le CNRS. De plus, l’outil offre plusieurs avantages techniques :
– l’interface est simple et intuitive ;
– les métadonnées sont moissonnables, permettant notamment le référencement dans d’autres bases ;
– une base Omeka peut être connectée à d’autres services grâce à une API REST .
Des sites conçus avec les utilisateurs
La technique utilisée pour Omeka est maîtrisée à l’Inist, l’institut s’étant pourvu de ce logiciel en 2015. L’équipe de l’Inist chargée de l’exposition des données a répondu à sa première demande externe en 2016, plus précisément au Centre Camille Jullian (UMR CNRS/Aix-Marseille Université). C’est en étroite collaboration qu’ils ont créé la plateforme Corpus & Ressources Archéologiques (CoReA) qui a pour objectif de valoriser des fonds d’archives multimédias et des carnets de terrain en archéologie. Le site web CoReA a vu le jour en 2017, suivi du site IMAGE en 2018 avec le laboratoire HisCant-MA (Histoire et cultures de l’antiquité et du Moyen Âge (Université de Lorraine) : ;
Aujourd’hui, plusieurs sites construits avec Omeka sont en ligne et une dizaine de projets sont en cours de mise en œuvre :
– Institut des mondes africains – IMAF (CNRS, Université Panthéon-Sorbonne, EHESS, IRD, Université Aix-Marseille, EPHE) ;
– Histoire et cultures de l’antiquité et du Moyen Âge (Université de Lorraine).
Ces sites ont été réalisés via une démarche UX, une méthode de conception et d’évaluation de l’expérience utilisateur. Reformatage des données, enrichissement, alignement, géolocalisation ou encore conception graphique sont autant d’actions qui ont été accomplies en étroite collaboration avec les établissements à l’origine de la demande.
De plus, une fois la base de données mise en ligne, des agents de l’Inist forment le personnel du laboratoire chargé de gérer le nouveau site. Celui-ci étant hébergé à l’Inist, l’institut offre un suivi et une assistance.
Un développement en vue
Avec l’objectif de développer ce service, l’équipe, aujourd’hui constituée de 14 agents, travaille sur le déploiement de sites web avec Omeka. Le but est de proposer des versions plus riches en fonctionnalités et selon des présentations différentes. Ce façonnage en amont permettra de gagner en efficacité pour répondre aux demandes de mise en ligne de bases de données éditorialisées.