Un peu d’histoire…
Le site répondait à un appel d’offre de la Direction du CNRS, sollicitant ses laboratoires afin qu’ils préconisent des actions en rapport avec cet évènement de renommée planétaire. L’Inist a alors proposé la création d’un site de vulgarisation scientifique (http://recherchespolaires.inist.fr), destiné au grand public (s’avérant par la suite plutôt tous publics), en ayant pour objectif de valoriser autant que faire se peut les recherches françaises menées dans les régions polaires et subpolaires, tant boréales qu’australes. Le projet a été favorablement accueilli, au point qu’il a obtenu le label CNRS relatif à l’API, ainsi que les considérations appuyées de la Direction de l’IPEV (Institut polaire Paul-Émile Victor, en charge de l’organisation et de la logistique des expéditions scientifiques aux pôles).
À l’issue de l’API, mi-2009, et afin de clôturer celle-ci en l’associant à des perspectives des plus encourageantes, le ministre de tutelle de l’époque Valérie Pécresse, interpellée par l’importance que revêtaient les pôles et plus spécifiquement les régions boréales en tant que territoires à protéger de toute urgence compte tenu du changement climatique, a promulgué la création d’un Observatoire de l’Arctique (1). Cette déclaration a été suivie d’une décision de la Direction du CNRS en vue de mettre en place le grand programme transdisciplinaire intitulé « Chantier arctique français » (2), coordonné par l’INSU en la personne de Marcel Babin, directeur de l’Unité mixte internationale franco-canadienne Takuvik (hébergée par l’université de Laval, au Québec), avec pour conseiller Denis Didier Rousseau, à l’époque Corist de l’INSU en même temps qu’il assurait le rôle de délégué scientifique en charge des affaires polaires pour le CNRS (3).
Une vitrine du Chantier arctique
Ainsi, dès 2012, les responsables de ce programme se sont montrés fort intéressés par le site pour, entre autres, en orienter les grandes thématiques scientifiques de façon à ce qu’elles reprennent étroitement celles du Chantier arctique et qu’ainsi le site Recherches arctiques devienne en quelque sorte une vitrine de ce dernier afin de diffuser de l’information (actualités diverses, annonces de congrès, etc.), en même temps que pérenniser une valorisation des recherches entreprises en Arctique par le biais d’articles de vulgarisation rédigés par nos soins. Dès lors, il a été un temps question que le site soit intégré à celui du Chantier arctique et c’est à cette date (fin 2012) qu’il a été uniquement consacré à l’Arctique, étant entendu qu’il puisse néanmoins redevenir « bipolaire » dans la mesure où le Chantier arctique avait vocation à s’intéresser à son tour à l’Antarctique dans des délais rapprochés.
À ce jour, l’équipe assurant l’alimentation du site Recherches arctiques se compose de cinq rédacteurs qui interviennent en fonction de leurs spécialités scientifiques respectives, l’assistance éditoriale (en matière de relecture) étant assurée par deux autres collaborateurs. Outre l’écriture d’articles et de dossiers de synthèse, selon une fréquence bimensuelle ou mensuelle (dépendant des disponibilités des uns et des autres), l’activité comporte un signalement quotidien d’actualités d’origines variées, de communiqués de presse, d’annonces de congrès et autres manifestations, de parutions d’ouvrages, de tenues d’expositions, d’émissions radio ou télédiffusées… concernant tant l’Arctique que les régions subpolaires boréales. Elle consiste également à enrichir un glossaire, en la réalisation d’alertes bibliographiques mensuelles (à partir de Scopus via BibCNRS) et de façon plus espacée, d’études bibliométriques donnant un aperçu des recherches internationales menées aux pôles.
Les thématiques des articles sont calquées sur celles du Chantier arctique et font ainsi appel à un grand nombre de disciplines couvrant les Sciences de la Terre, les Sciences biologiques et de l’environnement, les Sciences humaines ou encore la Médecine : I. Écologie ; II. Sociétés arctiques, systèmes de connaissances et gouvernance ; III. Anthropisation et ses impacts ; IV. Climatologie, océan-glace-atmosphère, notamment en lien avec le changement climatique et l’évolution de la banquise ; V. Géodynamique et ressources naturelles, sur le plan géologique ; VI. Pergélisol et son évolution en réponse au réchauffement du climat dont on sait qu’il affecte la région arctique avec une intensité deux fois plus élevée que partout ailleurs.
Une reconnaissance
Selon les retours que nous en avons, en provenance y compris de chercheurs du CNRS, dont Jérôme Chappellaz, actuel directeur de l’IPEV et entre autres coordinateur du programme Ice Memory (4), nous avons le sentiment d’avoir atteint les objectifs que nous-mêmes nous nous étions fixés de prime abord, estimant répondre aux attentes d’un public aussi large que possible, composé d’enseignants, de chercheurs, tout autant que de particuliers (certes en général avertis), ayant notamment constaté que nous sommes repris par de nombreux autres sites web ou blogs d’information, tels les sites de diverses académies, la base Wikipédia ou bien d’autres encore…
Situé dans le top 5 des sites web de l’Inist en termes de fréquentation, le site Recherches arctiques a été de surcroît mentionné par des personnalités telles que Jean-Louis Étienne, célèbre explorateur des régions polaires qui dès 2007 s’était illustré dans le cadre de l’expédition Tara Arctic, ainsi que Rémy Marion, spécialiste français de l’ours polaire, reconnu au plan international.
Enfin, nous avons été particulièrement honorés par la décision de la BNF de nous attribuer un ISSN (n° 2555-3755) en 2017, sans que nous n’ayons sollicité cette institution, traduisant une visibilité de nos travaux qui manifestement va au-delà d’une reconnaissance émanant du seul grand public.
(1) C’est précisément cette annonce de la création d’un Observatoire de l’Arctique qui, en 2009, nous a encouragés à poursuivre l’alimentation de notre site malgré la clôture de l’Année polaire internationale, qui en était à l’origine.
(2) Voir le document de prospective 2015-2020 du Chantier Arctique Français sur le site du CNRS-INSU : http://www.insu.cnrs.fr/files/prospective_arctique_fr.pdf
(3) En plus d’Instituts du CNRS (INSU, INEE, INSHS…), ce grand programme rassemble nombre d’organismes de recherche tels l’IFREMER, le CEA, le CNES, le BRGM, Météo-France, diverses universités, divers ministères (de la Recherche, des Affaires étrangères)…, avec pour objectif de fédérer la recherche française en Arctique et en l’occurrence initier des collaborations, y compris en direction d’acteurs étrangers.
(4) Programme destiné à mettre à l’abri, enfouies en Antarctique, des carottes de glace issues des calottes glaciaires et autres glaciers d’altitude de par le monde avant qu’ils ne disparaissent, à des fins de préservation pour leurs études futures, sur le plan paléoclimatique en particulier.
Témoignage
Cyril Moulin, directeur adjoint scientifique en charge des grands programmes interdisciplinaires dirigés par l’INSU, entre autres le « Chantier arctique français »